20 décembre 2025

la pianiste japonaise, mitsuko uchida, a 77 ans aujourd’hui



 

Le 20 décembre 1948, il y a 77 ans aujourd’hui, naissait à Atami, la pianiste japonaise Mitsuko Uchida.

 

L’originalité de Mitsuko Uchida tient à une combinaison très personnelle de rigueur intellectuelle, de sensibilité poétique et de liberté intérieure, qui marque profondément ses interprétations. Elle est réputée pour son respect scrupuleux de la partition, mais sans sécheresse. Elle lit le texte avec une acuité presque analytique, tout en laissant émerger ses ambiguïtés, ses tensions et ses silences. Chez elle, la précision sert l’expressivité, pas l’inverse. Ses interprétations cherchent moins l’effet que la vérité intérieure de l’œuvre. Cela se traduit par des tempos mûrement réfléchis, parfois audacieux, une attention extrême aux respirations et aux transitions, une impression de musique qui “pense” en se jouant. Son toucher est reconnaissable par la transparence des textures, le refus du pathos excessif, la palette de couleurs très fine, souvent aérienne. Cela sert particulièrement Mozart et Schubert, dont elle est l’une des grandes références.

 

Mitsuko Uchida ne se contente pas d’interpréter, elle questionne l’œuvre, son époque, ses zones d’ombre. Cela donne des lectures parfois dérangeantes, mais toujours profondément cohérentes. Japonaise de naissance, formée en Europe, imprégnée de culture viennoise, elle incarne une synthèse interculturelle rare, qui nourrit son sens de l’équilibre, du silence et de la retenue expressive. Elle a construit sa carrière sans dispersion, se concentrant sur Mozart (concertos et sonates), Schubert, Beethoven, Schoenberg et la musique du XX siècle, abordée avec la même exigence humaine que le classique.

 



Wolfgang Amadeus Mozart, Concerto pour piano et orchestre en ré mineur K.466

0:57 - Allegro 15:42 - Romance 24:38 - Allegro assai

 

Camerata Salzburg

Mitsuko Uchida, Piano & Conductor

 



1/2



2/2

 

Schonberg’s Pianoconcerto of 1942 played by Mitsuko Uchida and the Rotterdam Philharmonic Orchestra conducted by Jeffrey Tate.

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mitsuko_Uchida

 

le mozart du matin • symphonie n°25 en sol mineur k.183



Wolfgang Amadeus Mozart Symphony n°25 K.183

I. Allegro con brio 0:00 II. Andante 6:44 III. Menuetto & Trio 10:36 IV. Allegro 14:17

 

Philharmonia Orchestra

Otto Klemperer, conductor

 

Studio recording, London, 25.VII.1956

 


 

 

19 décembre 2025

première de l’opéra de jules massenet « hérodiade »

 



 

Le 19 décembre 1881, il y a 144 ans aujourd’hui, était créé à Bruxelles, l’opéra de Jules Massenet, « Hérodiade ».

 

Bien que l’opéra s’inspire du récit biblique de Salomé et de Jean-Baptiste, Massenet s’éloigne volontairement de la dimension religieuse. Jean (Jean-Baptiste) devient avant tout un héros lyrique et amoureux, plus qu’un prophète. L’intrigue met l’accent sur les passions humaines (amour, jalousie, orgueil, culpabilité) plutôt que sur le sacré.  Contrairement à la Salomé de Richard Strauss, la violence et le mysticisme sont ici atténués au profit de l’émotion et du chant. Hérodiade est le véritable pivot dramatique de l’opéra, bien plus que Salomé. C’est un grand rôle de mezzo-soprano dramatique, marqué par l’orgueil, la cruauté et une noirceur psychologique rare chez Massenet. La relation mère-fille (ignorée par Salomé) apporte une tension tragique profondément intime. Contrairement à l’image sulfureuse habituelle, la Salomé de Massenet est pure, tendre et amoureuse. Elle est traitée comme une héroïne romantique, presque naïve, ce qui est une véritable singularité du livret. Son écriture vocale privilégie la cantabile, la ligne et la sensualité mélodique.

 

Hérodiade mêle les codes du grand opéra français (chœurs, scènes spectaculaires, décors exotiques) à la sensibilité mélodique très personnelle de Massenet. L’orchestre est raffiné, coloré, mais toujours au service de la voix. Les airs (« Il est doux, il est bon », « Vision fugitive ») illustrent l’importance de la mélodie expressive plutôt que de la virtuosité gratuite.

 

Créée en 1881, Hérodiade marque un tournant vers les drames psychologiques qui feront le succès ultérieur de Massenet (Manon, Werther). Elle annonce son art de la peinture musicale des émotions intérieures.

 



Massenet - Hérodiade - Montserrat Caballé, Carreras, Vejzovic, Pons ; Delacôte

 

4.1.1984 Liceu

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9rodiade_(op%C3%A9ra)

le mozart du matin • quatuor à cordes n°19 en do majeur k.465

 


 



Wolfgand Amadeus Mozart, String Quartet No. 19 in C major (K. 465)

(00:00) I. Adagio - Allegro (10:00) II. Andante cantabile (17:30) III. Menuetto - Allegretto (22:44) IV. Allegro molto

 

Gewandhaus Quartet

 

Rammenau Baroque Castle in 2005.

 


 

18 décembre 2025

le mozart du matin • divertimento in d major, k. 136

 


 



W. A. Mozart / Divertimento in D major, K. 136

1. Allegro (00:07) 2. Andante (04:15) 3. Presto (10:06)

 

New York Classical Players

Dongmin Kim, conductor

 

May 18, 2014 Broadway Presbyterian Church, New York City

 


 

17 décembre 2025

première de la symphonie n°10 de dmitri chostakovitch, il y a 72 ans aujourd’hui

 



 

Le 17 décembre 1953, il y a 72 ans aujourd’hui, était créée à Leningrad, la Symphonie n°10 de Dmitri Chostakovitch.

 

La Symphonie n°10 en mi mineur, op. 93 de Dmitri Chostakovitch (1953) est l’une de ses œuvres les plus importantes et les plus chargées de sens, à la fois musicalement et historiquement. Composée juste après la mort de Staline (mars 1953), elle marque le retour de Chostakovitch à la symphonie après huit ans de silence symphonique, dus en grande partie aux persécutions politiques. L’œuvre est souvent interprétée comme une libération artistique et une réponse voilée à l’oppression stalinienne.

 

La symphonie contient le célèbre motif DSCH (Ré–Mi–Do–Si), signature musicale du compositeur. Ce motif apparaît surtout dans le 3 mouvement, suggérant une affirmation de l’identité de Chostakovitch face au pouvoir. La présence du motif Elmira (Mi–La–Mi–Ré–La), associé à la corniste Elmira Nazirova, introduit une dimension personnelle et lyrique inhabituelle.

 

Son architecture est expressive et contrastée. I. Moderato : mouvement long et sombre, d’une grande densité psychologique. Atmosphère oppressante, souvent interprétée comme un portrait de la peur et de la surveillance. II. Allegro : mouvement bref, violent et sarcastique, souvent considéré comme une caricature musicale de Staline (brutalité rythmique, énergie implacable). III. Allegretto : mouvement ambigu et introspectif. Dialogue entre le motif DSCH et le thème d’Elmira, créant une tension entre identité personnelle et forces extérieures. IV. Andante – Allegro : il débute dans une atmosphère sombre avant une conclusion énergique. Le triomphe final est ambigu : ironique pour certains, véritablement libérateur pour d’autres.

 

Son orchestration est très expressive. Usage marquant des bois graves, des cuivres incisifs et des percussions sèches ; cor solo jouant un rôle symbolique essentiel (Elmira). Les contrastes dynamiques extrêmes renforcent la dramaturgie. La symphonie oscille constamment entre tragédie, ironie et affirmation. Elle peut être comprise à plusieurs niveaux : œuvre abstraite, confession personnelle, ou commentaire politique dissimulé. Elle se distingue par son contexte post-stalinien, son langage autobiographique codé, sa violence expressive, et son final volontairement ambigu.

 



Symphonie n° 10 en mi mineur op. 93 de Dimitri Chostakovitch

00:00:00 I. Moderato 00:23:09 II. Allegro 00:27:21 III. Allegretto 00:39:54 IV. Andante – Allegro

 

Orchestre symphonique de la WDR

Semyon Bychkov, conductor

 

Avril 2005, Cologne.

 



Dmitri Shostakovich Symphony No 10 in E minor, Op 93

1 Moderato 2 Allegro 3 Allegretto 4 Andante - Allegro National

 

Youth Orchestra of the United States of America

Valery Gergiev, conductor

 

Live recording. London, Proms 2013

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_10_de_Chostakovitch

le mozart du matin • sonate pour piano n°13, K333

 


 



Mozart Piano Sonata No.13 K333

0:00 I - Allegro 7:30 II - Andante cantabile 17:40 III - Allegretto grazioso

 

Vladimir Horowitz, piano

 


 

16 décembre 2025

le mozart du matin • trio pour violon, violoncelle et piano en sol majeur, kv 564

 


 


Wolfgang Amadeus Mozart, Piano Trio in G major, KV 564

00:00 Allegro 08:02 Larghetto 14:10 Allegretto

 

Isabelle Faust, Violin

Sol Gabetta, Cello

Kristian Bezuidenhout, Fortepiano

 

filmed live at Solsberg Festival 2021

 


 


15 décembre 2025

la soprano bulgare, raina kabaivanska, a 91 ans aujourd’hui

 


 

Le 15 décembre 1934, il y a 91 ans aujourd’hui, naissait à Bourgas, la soprano bulgare Raina Kabaivanska.

 

Raina Kabaivanska est considérée comme l’une des grandes sopranos lyrique-spinto de sa génération, avec une voix capable d’allier puissance, finesse et expressivité, particulièrement adaptée au répertoire de Verdi et Puccini. Sa technique vocale est largement saluée : elle maîtrise très bien le legato, le phrasé et le souffle, ce qui lui permet d’exprimer toute la profondeur des personnages qu’elle incarne. Elle savait transmettre des émotions très riches et nuancées, rendant chaque rôle vivant et poignant (par exemple dans Tosca ou Madama Butterfly). Au-delà de la voix, elle était reconnue pour sa présence scénique et sa capacité à incarner pleinement ses personnages, avec un jeu dramatique convaincant. 

 

Elle a chanté plus de cent œuvres, de Verdi et Puccini à Wagner, Britten ou Shostakovich, et a interprété plus de 400 représentations de rôles comme Tosca ou Cio-Cio-San. Sa carrière l’a menée à La Scala, au Metropolitan Opera à New York, au Covent Garden de Londres, au festival de Salzbourg, au Teatro Colón de Buenos Aires, etc. Elle a travaillé avec des chefs (Herbert von Karajan, Leonard Bernstein, Claudio Abbado) et des partenaires de légende (Pavarotti, Domingo, Corelli). 

 

Après sa carrière de scène, elle s’est consacrée à l’enseignement : professeure à l’Accademia Chigiana de Sienne, animatrice de masterclasses internationales et mentor inspirante pour de jeunes chanteurs. Ses élèves soulignent sa capacité à transmettre non seulement la technique mais aussi le courage, l’enthousiasme et une vision artistique profonde. Elle est décrite comme intelligente, généreuse, pleine d’autodérision et toujours optimiste — des qualités rares chez une artiste de cette envergure. 

 

Raina Kabaivanska est admirée pour la beauté et l’expressivité de sa voix, sa technique vocale impeccable, sa présence dramatique intense, ainsi que pour son engagement pédagogique et humain après sa carrière de chanteuse. 

 



Tosca by Giacomo Puccini

 

Floria Tosca - Raina Kabaivanska

Mario Cavaradossi - Plácido Domingo

Il barone Scarpia - Sherrill Milnes

Il Sagristano - Alfredo Mariotti

Cesare Angelotti - Giancarlo Luccardi

Spoletta - Mario Ferrara

Sciarrone - Bruno Grella

Un pastore - Plácido Domingo jnr.

Un carceriere - Domenico Medici

 

Chorus - Ambrosian Singers

New Philharmonia Orchestra

Conductor Bruno Bartoletti

 

1976

 



Puccini, Madama Butterfly, Act I: Cio-Cio-San & Pinkerton Love Duet

 

Raina Kabaivanska, Cio-Cio-San

Calo Bergonzi, Pinkerton

 

Munich Radio Orchestra

Kurt Eichhorn, conductor

 

Munich Opera Gala 11 January 1970

 

 

En savoir plus…

https://it.wikipedia.org/wiki/Rajna_Kabaivanska