17 décembre 2025

première de la symphonie n°10 de dmitri chostakovitch, il y a 72 ans aujourd’hui

 



 

Le 17 décembre 1953, il y a 72 ans aujourd’hui, était créée à Leningrad, la Symphonie n°10 de Dmitri Chostakovitch.

 

La Symphonie n°10 en mi mineur, op. 93 de Dmitri Chostakovitch (1953) est l’une de ses œuvres les plus importantes et les plus chargées de sens, à la fois musicalement et historiquement. Composée juste après la mort de Staline (mars 1953), elle marque le retour de Chostakovitch à la symphonie après huit ans de silence symphonique, dus en grande partie aux persécutions politiques. L’œuvre est souvent interprétée comme une libération artistique et une réponse voilée à l’oppression stalinienne.

 

La symphonie contient le célèbre motif DSCH (Ré–Mi–Do–Si), signature musicale du compositeur. Ce motif apparaît surtout dans le 3 mouvement, suggérant une affirmation de l’identité de Chostakovitch face au pouvoir. La présence du motif Elmira (Mi–La–Mi–Ré–La), associé à la corniste Elmira Nazirova, introduit une dimension personnelle et lyrique inhabituelle.

 

Son architecture est expressive et contrastée. I. Moderato : mouvement long et sombre, d’une grande densité psychologique. Atmosphère oppressante, souvent interprétée comme un portrait de la peur et de la surveillance. II. Allegro : mouvement bref, violent et sarcastique, souvent considéré comme une caricature musicale de Staline (brutalité rythmique, énergie implacable). III. Allegretto : mouvement ambigu et introspectif. Dialogue entre le motif DSCH et le thème d’Elmira, créant une tension entre identité personnelle et forces extérieures. IV. Andante – Allegro : il débute dans une atmosphère sombre avant une conclusion énergique. Le triomphe final est ambigu : ironique pour certains, véritablement libérateur pour d’autres.

 

Son orchestration est très expressive. Usage marquant des bois graves, des cuivres incisifs et des percussions sèches ; cor solo jouant un rôle symbolique essentiel (Elmira). Les contrastes dynamiques extrêmes renforcent la dramaturgie. La symphonie oscille constamment entre tragédie, ironie et affirmation. Elle peut être comprise à plusieurs niveaux : œuvre abstraite, confession personnelle, ou commentaire politique dissimulé. Elle se distingue par son contexte post-stalinien, son langage autobiographique codé, sa violence expressive, et son final volontairement ambigu.

 



Symphonie n° 10 en mi mineur op. 93 de Dimitri Chostakovitch

00:00:00 I. Moderato 00:23:09 II. Allegro 00:27:21 III. Allegretto 00:39:54 IV. Andante – Allegro

 

Orchestre symphonique de la WDR

Semyon Bychkov, conductor

 

Avril 2005, Cologne.

 



Dmitri Shostakovich Symphony No 10 in E minor, Op 93

1 Moderato 2 Allegro 3 Allegretto 4 Andante - Allegro National

 

Youth Orchestra of the United States of America

Valery Gergiev, conductor

 

Live recording. London, Proms 2013

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_10_de_Chostakovitch

le mozart du matin • sonate pour piano n°13, K333

 


 



Mozart Piano Sonata No.13 K333

0:00 I - Allegro 7:30 II - Andante cantabile 17:40 III - Allegretto grazioso

 

Vladimir Horowitz, piano

 


 

16 décembre 2025

le mozart du matin • trio pour violon, violoncelle et piano en sol majeur, kv 564

 


 


Wolfgang Amadeus Mozart, Piano Trio in G major, KV 564

00:00 Allegro 08:02 Larghetto 14:10 Allegretto

 

Isabelle Faust, Violin

Sol Gabetta, Cello

Kristian Bezuidenhout, Fortepiano

 

filmed live at Solsberg Festival 2021

 


 


15 décembre 2025

la soprano bulgare, raina kabaivanska, a 91 ans aujourd’hui

 


 

Le 15 décembre 1934, il y a 91 ans aujourd’hui, naissait à Bourgas, la soprano bulgare Raina Kabaivanska.

 

Raina Kabaivanska est considérée comme l’une des grandes sopranos lyrique-spinto de sa génération, avec une voix capable d’allier puissance, finesse et expressivité, particulièrement adaptée au répertoire de Verdi et Puccini. Sa technique vocale est largement saluée : elle maîtrise très bien le legato, le phrasé et le souffle, ce qui lui permet d’exprimer toute la profondeur des personnages qu’elle incarne. Elle savait transmettre des émotions très riches et nuancées, rendant chaque rôle vivant et poignant (par exemple dans Tosca ou Madama Butterfly). Au-delà de la voix, elle était reconnue pour sa présence scénique et sa capacité à incarner pleinement ses personnages, avec un jeu dramatique convaincant. 

 

Elle a chanté plus de cent œuvres, de Verdi et Puccini à Wagner, Britten ou Shostakovich, et a interprété plus de 400 représentations de rôles comme Tosca ou Cio-Cio-San. Sa carrière l’a menée à La Scala, au Metropolitan Opera à New York, au Covent Garden de Londres, au festival de Salzbourg, au Teatro Colón de Buenos Aires, etc. Elle a travaillé avec des chefs (Herbert von Karajan, Leonard Bernstein, Claudio Abbado) et des partenaires de légende (Pavarotti, Domingo, Corelli). 

 

Après sa carrière de scène, elle s’est consacrée à l’enseignement : professeure à l’Accademia Chigiana de Sienne, animatrice de masterclasses internationales et mentor inspirante pour de jeunes chanteurs. Ses élèves soulignent sa capacité à transmettre non seulement la technique mais aussi le courage, l’enthousiasme et une vision artistique profonde. Elle est décrite comme intelligente, généreuse, pleine d’autodérision et toujours optimiste — des qualités rares chez une artiste de cette envergure. 

 

Raina Kabaivanska est admirée pour la beauté et l’expressivité de sa voix, sa technique vocale impeccable, sa présence dramatique intense, ainsi que pour son engagement pédagogique et humain après sa carrière de chanteuse. 

 



Tosca by Giacomo Puccini

 

Floria Tosca - Raina Kabaivanska

Mario Cavaradossi - Plácido Domingo

Il barone Scarpia - Sherrill Milnes

Il Sagristano - Alfredo Mariotti

Cesare Angelotti - Giancarlo Luccardi

Spoletta - Mario Ferrara

Sciarrone - Bruno Grella

Un pastore - Plácido Domingo jnr.

Un carceriere - Domenico Medici

 

Chorus - Ambrosian Singers

New Philharmonia Orchestra

Conductor Bruno Bartoletti

 

1976

 



Puccini, Madama Butterfly, Act I: Cio-Cio-San & Pinkerton Love Duet

 

Raina Kabaivanska, Cio-Cio-San

Calo Bergonzi, Pinkerton

 

Munich Radio Orchestra

Kurt Eichhorn, conductor

 

Munich Opera Gala 11 January 1970

 

 

En savoir plus…

https://it.wikipedia.org/wiki/Rajna_Kabaivanska

14 décembre 2025

première de l’opéra d’alban berg, « wozzeck », il y a 100 ans aujourd’hui

 



 

Le 14 décembre 1925, il y a100 ans aujourd’hui, était créé à Berlin, l’opéra d’Alban Berg, « Wozzeck ».

 

L’opéra Wozzeck  d’Alban Berg est considéré comme l’un des opéras les plus novateurs du XX siècle. Ses originalités sont à la fois musicales, formelles, dramatiques et esthétiques. Wozzeck est écrit dans un langage atonal (sans tonalité traditionnelle), ce qui était encore choquant pour le public de l’époque. Contrairement à une atonalité libre et chaotique, Berg impose une rigueur formelle extrême : chaque scène repose sur une forme musicale classique (suite, passacaille, fugue, rondo, variations…). Cette alliance entre modernité radicale et formes héritées est l’une des grandes originalités de l’œuvre.

 

L’opéra est composé de 3 actes de 5 scènes. Chaque acte suit un principe différent. Acte I : scènes fondées sur des formes musicales traditionnelles. Acte II : scènes construites selon des types de mouvements (symphonie, concerto, etc.). Acte III : scènes organisées autour d’éléments obsessionnels (une note, un rythme, un accord). Cette architecture quasi mathématique contraste avec la violence émotionnelle du drame.

 

Le héros n’est ni roi ni héros mythologique, mais un soldat pauvre, humilié et exploité. L’opéra met en scène la misère sociale, l’aliénation mentale, la violence institutionnelle (armée, science, morale). C’est une rupture avec l’opéra romantique ou mythologique : Wozzeck est un opéra des opprimés. Inspiré de la pièce Woyzeck de Georg Büchner, la musique et texte expriment l’angoisse, la folie, la peur et la déshumanisation. Les dissonances, les timbres extrêmes et les contrastes violents traduisent l’état psychologique des personnages plutôt que leurs sentiments lyriques. La musique devient un miroir de la psyché. Utilisation fréquente du Sprechgesang (entre parlé et chanté), la ligne vocale épouse la prosodie de la langue allemande. Les airs traditionnels disparaissent au profit d’un flux dramatique continu. La voix devient un instrument dramatique plutôt qu’un vecteur de virtuosité. Berg utilise des motifs récurrents, mais ils ne sont pas associés de manière stable à des personnages. Les motifs évoluent, se déforment et se désagrègent, reflétant la décomposition mentale de Wozzeck. C’est un héritage wagnérien profondément réinventé.

 

La mort de Wozzeck ne conduit à aucune rédemption. La dernière scène, avec l’enfant jouant après la mort de sa mère, est d’une froideur tragique absolue. L’opéra se termine sur un constat social implacable, sans consolation.

 



Alan Berg, Wozzeck

 

Franz Grundheber, Wozzeck

Hildegard Behrens, Marie

Walter Raffeiner, Tambourmajor

Philip Langridge, Andres

Heinz Zednik, Hauptmann

Aage Haugland, Doktor

 

Wiener Sängerknaben

Wiener Staatsopernchor

Wiener Philharmoniker

Claudio Abbado, conductor

 

Int. Release 21 Nov. 1988

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wozzeck

12 décembre 2025

la soprano française, sabine devieilhe, a 40 ans aujourd’hui


 


 

Le 12 décembre 1985, il y a 40 ans aujourd’hui, naissait à Caen, la soprano française, Sabine Devieilhe.

 

 

Sabine Devieilhe est une soprano française de premier plan, reconnue internationalement pour ses qualités vocales, artistiques et musicales. Soprano colorature lyrique, elle possède une tessiture très agile, avec une facilité remarquable dans les notes aiguës et les vocalises exigeantes, typiques du répertoire colorature.  Sa voix est souvent décrite comme pure, légère, lumineuse, avec une clarté qui évoque parfois le son d’une flûte aérienne.  Elle exécute les ornements, les trilles et les passages rapides avec une assurance et une finesse remarquables, tout en conservant une ligne musicale expressive.  Que ce soit dans les aigus scintillants, le médium chaud ou les graves plus soutenus, sa maîtrise du souffle et du legato lui permet de façonner des phrases musicales très convaincantes. 

 

Elle n’est pas seulement une virtuose technique, mais apporte aussi une vraie profondeur expressive aux personnages qu’elle incarne, rendant chaque rôle vivant et crédible.  Critiques et publics louent sa capacité à captiver l’auditeur, par une combinaison d’émotion, de nuance et de sobriété — évitant l’excès tout en restant pleinement engagée.  Bien qu’elle excelle dans le répertoire baroque et mozartien, elle chante aussi des œuvres romantiques (comme Lakmé de Delibes) ou des mélodies plus intimes, tout en adaptant son style avec sensibilité.  Sa technique permet d’adopter les ornementations historiques dans la musique baroque tout en restant expressive dans des styles plus larges. 

 

Elle est souvent comparée à des grandes coloratures françaises comme Natalie Dessay pour sa combinaison d’agilité vocale et de présence dramatique.  Ses enregistrements et performances scéniques sont régulièrement salués par la critique et récompensés. 

 



Haendel, Triomfo del Tempo, Un pensiero nemico di pace

 

Sabine Devieilhe, soprano

 



Concert Sabine Devieilhe et l’Orchestre les Siècles dirigé par François-Xavier Roth

 

Ambroise Thomas Mignon - Ouverture Mignon - "Je suis Titania la blonde"

Léo Delibes Coppélia (extraits) - Prélude et Valse

Hector Berlioz La Mort d'Ophélie

Ambroise Thomas Raymond - Ouverture Hamlet - "A vos jeux, mes amis" (Air d'Ophélie)

ENTRACTE

Maurice Delage 4 poèmes hindous

Igor Stravinski Chanson du Rossignol

Camille Saint-Saëns La Princesse Jaune - Ouverture

André Messager Madame Chrysantème - "Le jour sous le soleil béni"

Léo Delibes Lakmé - "Les fleurs me paraissent plus belles" Lakmé - Air de danse Lakmé - "Légende de la fille du Paria" (Air des clochettes)

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sabine_Devieilhe

10 décembre 2025

le compositeur belge, césar frank, aurait 203 ans aujourd’hui


 




 

Le 10 décembre 1822, il y a 203 ans aujourd’hui, naissait à Liège le compositeur belge, César Franck.

 

César Franck (1822–1890) est original par plusieurs aspects qui le distinguent nettement dans la musique française du XIX siècle. Il est l’un des grands artisans de la forme cyclique moderne : un même thème ou motif réapparaît dans plusieurs mouvements d’une œuvre, transformé, transfiguré, mais reconnaissable. Cette unité organique donne une cohérence remarquable à ses œuvres (Sonate pour violon, Quintette, Symphonie en ré mineur). Franck utilise : des modulations fréquentes et lointaines, des progressions chromatiques riches, des accords inattendus mais toujours logiques dans son discours. Son harmonie, héritée de Wagner et de Liszt, apporte une couleur chaleureuse, presque mystique.

 

Organiste virtuose et maître de Sainte-Clotilde, il transfère dans ses œuvres orchestrales et de chambre une conception « architecturale » du son, des crescendos puissants appelés « pyramides franckistes, une polyphonie dense et majestueuse. Chez Franck, même les œuvres non religieuses sont empreintes de ferveur : une douceur méditative, un lyrisme sincère, une atmosphère de recueillement qui le distingue de ses contemporains plus mondains. Il est le maître de toute une génération (d’Indy, Chausson, Duparc…). Son influence renforce la place de la musique instrumentale en France, à une époque dominée par l’opéra.

 



César Franck - Pianokwintet in f

 

klein De uitvoerenden, Janine Jansen

viool, Clara-Jumi Kang

viool, Amihai Grosz

altviool, orleif Thedéen

cello, Sunwook Kim, piano

 

International Chamber Music Festival 2023

 



César Franck - Sonata for Violin and Piano in A major

0:25 I. Allegretto ben moderato 6:27 II. Allegro 14:26 III. Ben moderato: Recitativo-Fantasia 22:04 VI. Allegretto poco mosso

 

Janine Jansen - violin

Kathryn Stott - piano

 

Vinterfest 2011 Sweden

 


César Franck's Symphony in D minor.

(00:00) Applause (00:30) I. Lento – Allegro non troppo (16:30) II. Allegretto (26:41) III. Allegro non troppo

 

The orchestra Les Siècles performs under the direction of François-Xavier Roth.

 

The concert took place in 2022 in the Dvořák Hall of the Rudolfinum in Prague.

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/César_Franck