07 décembre 2025

le chef d’orchestre français, jean-claude casadesus, a 90 ans aujourd’hui

 



 

Le 7 décembre 1935, il y a 90 ans aujourd’hui, naissait à Paris le chef d’orchestre français, Jean-Claude Casadesus.

 

Jean‑Claude Casadesus est une figure majeure de la musique classique en France. En 1976, il fonde Orchestre National de Lille (ONL) — une formation qui n’existait pas sous cette forme auparavant. Il en sera le directeur musical et artistique pendant 40 ans (jusqu’en 2016), menant l’orchestre de « quelques musiciens démotivés » à un ensemble reconnu, avec près de 99 musiciens permanents. Sous sa direction, l’orchestre a donné chaque année plus de 100 concerts, pas seulement à Lille mais en France et à l’étranger. Il a conduit l’ONL — et parfois d’autres orchestres — dans une trentaine de pays sur quatre continents, ce qui a fait de l’orchestre un ambassadeur de la musique classique française. Mais il ne s’est pas contenté du répertoire « classique traditionnel » — il a aussi porté la musique contemporaine, initiant des résidences de compositeurs et présidant l’association Musique Nouvelle en Liberté qui promeut la création contemporaine. Sa discographie (plus de 30 CD avec l’ONL) a été saluée par la critique, notamment pour des œuvres allant de grands classiques (Mahler, Berlioz, etc.) à des œuvres modernes. 

 

Jean-Claude Casadesus a mis en place un projet artistique fondé sur l’accessibilité : concerts dans des lieux variés (ville, villages, prison, hôpitaux, entreprises…), reproduction d’un « esprit orchestre » accessible à tous. Il a accordé une place importante à l’éducation musicale et aux jeunes publics : des milliers d’enfants bénéficient chaque année de concerts et d’initiatives pédagogiques. Pour lui, la musique ne devait pas rester élitiste. Il a souvent dit qu’il voulait « porter l’excellence, sans condescendance, partout où elle peut être reçue ». Son œuvre lui a valu de nombreuses distinctions : commandeur de la Légion d’honneur, commandeur des Arts et Lettres, Grand Officier de l’Ordre national du Mérite, et d’autres distinctions françaises et étrangères. Il a aussi fondé le Lille Piano(s) Festival en 2004, dont il reste directeur artistique. Ce festival contribue à la vie musicale et à la diffusion de la musique classique en province. Grâce à lui, l’ONL est devenu un des grands orchestres européens — démontrant qu’un orchestre de haut niveau peut exister et rayonner en dehors de Paris. 

 

Jean-Claude Casadesus n’est pas seulement un chef d’orchestre talentueux : il est un visionnaire, un pédagogue, un acteur culturel engagé. Il a transformé un projet local (réformer l’orchestre de Lille) en un véritable vecteur de rayonnement culturel, popularisé la musique classique auprès d’un large public, et laissé un héritage institutionnel durable (orchestre, festival, actions éducatives).

 



REQUIEM DE VERDI

Orchestre National de Lille

Direction : Jean-Claude Casadesus

 

Concert donné le 4 mars 2013. Salle Pleyel

 


https://youtu.be/2TrKOBFMW5Q?si=XFSGz5y8aamzhmk8

Johannes BRAHMS | Concerto pour violon

Sarah Nemtanu, Violon

 

Georges BIZET | Symphonie en Ut Majeur

Orchestre symphonique de Musique en Ré

Jean-Claude Casadesus, Direction

 

Concert enregistré à l’île de Ré, le 4 aout 2022

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Casadesus

04 décembre 2025

première du concerto pour piano de robert schumann, il y a 180 ans aujourd’hui

 



 

Le 4 décembre 1845, il y a 180 ans aujourd’hui, était  créé à Dresde, le Concerto pour piano de Robert Schumann.

 

Le Concerto pour piano en la mineur, op. 54 de Robert Schumann a marqué l’histoire de la composition musicale à plusieurs niveaux essentiels, tant sur le plan formel, esthétique qu’expressif. Avant Schumann, le concerto pour piano était souvent pensé comme une œuvre de virtuosité démonstrative, héritée de Mozart et amplifiée par Franz Liszt. Schumann rompt avec cette tradition : le piano n’est plus un soliste dominant opposé à l’orchestre. Il devient un partenaire égal, intégré dans une conversation musicale continue. Cette approche influence durablement le concerto romantique, notamment chez Brahms. Le concerto est novateur par son équilibre orchestral : l’orchestre annonce souvent les thèmes essentiels. Le piano prolonge, transforme et introspecte ces idées. Ce dialogue subtil crée une unité sonore nouvelle, loin de l’effet “soliste + accompagnement”.

 

À l’origine, le premier mouvement était une Fantaisie indépendante. Schumann la transforme en concerto en reliant étroitement les trois mouvements : des motifs récurrents assurent une continuité émotionnelle, les mouvements s’enchaînent presque sans rupture. Ce procédé annonce des formes cycliques que l’on retrouvera plus tard chez des compositeurs romantiques et post-romantiques. Contrairement à Liszt ou Chopin, Schumann privilégie lexpression intérieure, la poésie du geste pianistique, a profondeur harmonique plutôt que la brillance technique La virtuosité est présente, mais au service du discours émotionnel, non de la démonstration. Le concerto incarne l’idéal romantique : subjectivité, passion contenue, mélange de lyrisme et de conflictualité intérieure. Il reflète aussi la personnalité psychologique complexe de Schumann, souvent analysée à travers ses œuvres.

 

Ce concerto devient un modèle du concerto romantique “intégré”, préparant le terrain pour les concertos de Brahms, une vision plus symphonique du concerto au XIX siècle. Il reste aujourd’hui l’un des concertos pour piano les plus joués au monde.

 


Concerto para Piano de Robert Schumann com Martha Argerich ao Piano e a Gewandhausorchester, conduzida pelo maestro Riccardo Chailly

 



Robert Schumann: Klavierkonzert

(Auftritt) 00:00 ∙ I. Allegro affettuoso 00:30 ∙ II. Intermezzo. Andantino grazioso 15:44 ∙ III. Allegro vivace 20:31

 

Khatia Buniatishvili, Klavier

hr-Sinfonieorchester (Frankfurt Radio Symphony Orchestra)

Paavo Järvi, Dirigent

 

Rheingau Musik Festival 2012 ∙ Wiesbaden, Kurhaus, 23. August 2012 ∙

 

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Concerto_pour_piano_de_Robert_Schumann

03 décembre 2025

le compositeur autrichien, anton webern, aurait 142 ans aujourd’hui

 



 

Le 3 décembre 1883, il y a 142 ans aujourd’hui, naissait à Vienne le compositeur autrichien Anton Weberrn.

 

L’originalité du compositeur Anton Webern tient à une combinaison unique de radicalisme musical, de concision extrême et de rigueur formelle, qui a profondément marqué la musique du XX siècle. Il pousse plus loin que quiconque l’idée que chaque note compte. Ses œuvres sont souvent très courtes (parfois moins d’une minute), mais d’une densité expressive maximale. Il élimine tout développement superflu au profit d’un langage extrêmement épuré. Une pièce de Webern peut contenir autant d’idées qu’un mouvement entier chez un compositeur romantique.

 

Aux côtés d'Arnold Schöenberg et Alban Berg, Webern appartient à la Seconde École de Vienne et adopte la technique dodécaphonique. Mais son originalité est de l’appliquer avec une symétrie presque mathématique : séries strictement organisées miroirs, rétrogrades, canons, équilibre soigneusement calculé entre hauteurs, rythmes et timbres. Sa musique anticipe une pensée quasi “scientifique” de la composition. Il développe de façon exceptionnelle l’idée de mélodie répartie entre plusieurs instruments, où une ligne musicale est fragmentée entre différents timbres. La couleur sonore devient aussi importante que la note elle-même. Cela influencera profondément la musique contemporaine et orchestrale.

 

Chez Webern, le silence n’est pas un vide, mais un acteur expressif : silences fréquents, notes isolées, respiration presque suspendue. Cette esthétique du fragment crée une tension et une intensité inédites. Bien que son catalogue soit restreint, Webern a exercé une influence majeure sur : le sérialisme intégral (Boulez, Stockhausen), la musique contemporaine d’après-guerre, une nouvelle manière de penser la forme musicale.

 



Anton Webern Cinq Pièces, op. 10 pour orchestre

 

Ensemble intercontemporain

Matthias Pintscher, direction

 

Enregistré en direct le 04.09.2018 à la Cité de la musique - Philharmonie de Paris

 



Anton Webern, String Quartet op28

I Mässig II Gemächlich III Sehr fliessend

 

Psappha Ensemble

Benedict Holland and Sophie Rosa, violins

Vicci Wardman, viola

Jennifer Langridge, cello

 



Anton Webern (1883-1945) String Trio op.20

1.Sehr langsam II.Sehr getragen und ausdrucksvoll

 

Psappha Ensemble

Benedict Holland - violin

Heather Wallington - viola

Jennifer Langridge cello

 

Recorded Live on 19th February 2015 - The University of Manchester

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anton_Webern

02 décembre 2025

première de l’opéra de camille saint-saëns, « samson et dalila », il y a 138 ans aujourd’hui

 



 

Le 2 décembre 1877, il y a 138 ans aujourd’hui, était créé à Weimar, « Samson et Dalila », opéra de Camille Saint-Saëns.

 

L’opéra Samson et Dalila (1877) de Camille Saint-Saëns est réputé pour plusieurs qualités majeures, à la fois musicales, dramatiques et stylistiques. Saint-Saëns déploie une écriture claire et expressive, mêlant lyrisme sensuel (les airs de Dalila), élan héroïque (les interventions de Samson), grandiose choral (le peuple hébreu, dimension quasi oratoriale). La musique est immédiatement mémorable sans être simpliste. Dalila est l’un des grands rôles de mezzo-soprano : ambiguë, séductrice, dangereuse. Ses airs, notamment « Mon cœur s’ouvre à ta voix », sont d’une séduction hypnotique. Samson incarne à la fois la force, la foi et la fragilité humaine : son évolution dramatique est très lisible musicalement. Saint-Saëns fait preuve d’un sens orchestral exceptionnel : couleurs chaudes et orientalisantes pour les Philistins, sobriété grave et noble pour les Hébreux, usage subtil des bois et des cordes pour créer tension, sensualité ou solennité. La célèbre Danse bacchanale est un exemple éclatant de cette maîtrise. Initialement pensé comme un oratorio, l’œuvre conserve une dignité biblique, une force morale et symbolique, tout en intégrant un théâtre passionnel très efficace. Contrairement à l’opéra wagnérien dominant à l’époque, Saint-Saëns privilégie la clarté formelle, le sens mélodique, l’élégance plutôt que la lourdeur orchestrale. Cela donne une œuvre ample mais équilibrée.

 



Saint Saens:"Samson et Dalila":"Amour! viens aider ma faiblesse"- Olga Borodina

 



Camille Saint-Saëns, Samson et Delilah, Act II: En ces lieux

 

Rise Stevens, Dalila

Mario de Monaco, Samson

Met Opera Orchestra

Fausto Cleva, conductor

 

En savoir plus…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Samson_et_Dalila

01 décembre 2025

première du concerto pour violon n°2 de serge prokofiev, il y a 90 ans aujourd’hui

 



 

Le 1e décembre 1935, il y a 90 ans aujourd’hui, était créé à Madrid, le Concerto pour violon n°2 de Serge Prokofiev.

 

Le Concerto pour violon n°2 en sol mineur, op. 63 de Serge Prokofiev est souvent considéré comme l’une de ses œuvres les plus accessibles et poétiques. Contrairement à l’image parfois dure ou sarcastique de Prokofiev, ce concerto séduit par une ligne mélodique très expressive, en particulier dans le premier mouvement, où le violon entre seul, presque intimement, comme une voix humaine. La musique est directe, naturelle, émotive sans sentimentalité excessive. L’œuvre conserve la signature harmonique et rythmique de Prokofiev (modulations inattendues, tension sous-jacente), mais sans agressivité. La modernité y est souple, jamais abstraite, ce qui rend le concerto immédiatement intelligible, même pour un auditeur peu familier de la musique du XX siècle. Le final s’inspire de rythmes populaires espagnols (échos de castagnettes imitées par l’orchestre), donnant à la musique une énergie dansante, vive et ironique, typiquement prokofievienne, mais toujours élégante. Plutôt que de chercher la virtuosité éclatante, Prokofiev privilégie une virtuosité intérieure : finesse du timbre, legato expressif, gestion du souffle musical. Le violon n’écrase jamais l’orchestre, il dialogue constamment avec lui. L’orchestre est d’une grande lisibilité, jamais pesant. Les couleurs sont précises, les textures aérées, ce qui met en valeur le soliste sans le submerger — une qualité rare dans les concertos du XX siècle. Composée alors que Prokofiev voyageait beaucoup en Europe, l’œuvre mélange élan russe, élégance française et espagnolades rythmiques, ce qui contribue à son caractère universel et à sa popularité durable.

 



Janine Jansen joue le Concerto pour violon n°2 de Serge Prokofiev

 



Julia Fischer joue le Concerto pour violon n°2 de Serge Prokofiev

 



Sergei Prokofiev Violin concerto n°2 op.63

Allegro moderato 0:00 II. Andante assai 11:01 III. Allegro, ben moderato 21:29

 

David Oistrakh, violon

Philharmonia Orchestra

Alceo Galliera, conductor

 

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Concerto_pour_violon_no_2_de_Prokofiev

28 novembre 2025

le compositeur italien, jean-baptiste lully, aurait 393 ans aujourd’hui

 



 

Le 28 novembre 1632, il y a 293 ans aujourd’hui, naissait à Florence, le compositeur italien naturalisé français, Jean-Baptiste Lully.

 

Jean-Baptiste Lully a dominé la vie musicale française sous Louis XIV et marqué durablement l’histoire de la musique. Il avait un sens exceptionnel du théâtre et comprenait parfaitement le rythme dramatique, la mise en valeur des émotions, le lien entre texte, musique et geste. Sa musique sert toujours l’action et le sens des mots. Sa maîtrise remarquable de la langue française adaptait la musique aux accents et à la prosodie française, rendait le texte clair et compréhensible, même chanté C’est une qualité essentielle du style musical français, par opposition à l’opéra italien plus virtuose.

 

Il était un grand organisateur et chef d’orchestre. Il a imposé une discipline stricte aux musiciens, une organisation moderne de l’orchestre, une précision rythmique nouvelle. On le considère comme l’un des pionniers de la direction d’orchestre. Il avait un sens aigu de la danse. À l’époque de Louis XIV, la danse est centrale. Lully excellait dans les rythmes dansables, la musique de ballet, la coordination parfaite entre musique et mouvements. Il était un compositeur inventif. Il innove en créant la tragédie lyrique, une forme d’ouverture solennelle (l’ouverture à la française), l’intégration du chœur, de l’orchestre et des solistes dans un ensemble cohérent

 

Au-delà de la musique, Lully était ambitieux, stratège, excellent pour obtenir privilèges, soutiens et monopoles. Cela lui a permis de contrôler la musique officielle pendant des années.

 



Jean-Baptiste Lully, Te Deum

1.Symphonie 0:00 2.Patrem immensae majestatis 8:48 3.Tu ad dexteram Dei sedes 16:12 4.Salvum fac populum tuum 21:25 5.Dignare, Domine 26:52 6.In Te, Domine, speravi 32:47

 

Les Arts florissants

William Christie, direction

 



Jean-Baptiste LULLY, Ouverture and Dances from «Le Bourgeois Gentilhomme» LWV 43

 

Les Siècles

François-Xavier Roth [direction]

 



Jean-Baptiste Lully, Orchestral Suite from 'Alceste'

Marche Des Combattans, Menuet, Loure Pour Les Pêcheurs, Echos, Rondeau De La Gloire, La Pompe Funèbre, Rondeau Pour La Fête Marine, Les Vents, La Fête Infernale - 1er Air, 2ème Air- Les Démons, Marche Des Assiégeants

 

Le Concert des Nations & Jordi Savall

 

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Lully