Le 20 novembre 1889, il y a 136 ans aujourd’hui, était créée à Budapest, la Symphonie n°1 « Titan », de Gustav Mahler.
La Symphonie n°1 en ré majeur de Gustav Mahler occupe une place charnière dans l’histoire de la symphonie. Composée entre 1884 et 1888, cette symphonie appartient encore au monde post-wagnérien et brahmsien, mais elle ouvre déjà la voie au langage symphonique du XXᵉ siècle. Mahler y introduit une vision narrative, expressive et subjective qui dépasse largement la forme héritée de Beethoven ou Brahms. Elle annonce ses œuvres ultérieures, beaucoup plus monumentales. Il fait entrer dans la symphonie des marches parodiques, dont la célèbre marche funèbre du troisième mouvement, inspirée de “Frère Jacques” en mode mineur ; des épisodes populaires, klezmer, ou grotesques, rarement présents dans la symphonie auparavant ; une palette orchestrale élargie, jouant sur des effets de timbre innovants. Cette fusion du sublime et du trivial était révolutionnaire et a profondément influencé les symphonistes de la génération suivante (Schoenberg, Berg, Webern, mais aussi Sibelius et Shostakovich). Mahler déclarait qu’une symphonie devait « embrasser le monde ». Dans la Première, on voit déjà des contrastes extrêmes (du murmure pastoral aux explosions tragiques) ; un sens de l’architecture cyclique (rappels thématiques, unité organique) ; une dramaturgie quasi opératique. La symphonie devient ainsi non seulement une forme musicale, mais une expérience existentielle, un récit. Initialement sous-titrée Titan (puis retiré), elle marque pour Mahler la première tentative d’exprimer son univers personnel. Ce lien autobiographique, émotionnel, parfois métaphysique avec l’œuvre symphonique deviendra l’une de ses signatures et influencera des compositeurs comme Richard Strauss ou plus tard Alban Berg.
La symphonie fut mal accueillie à sa création (jugée bizarre, chaotique, trop bigarrée), mais elle est ensuite devenue l’une des plus jouées du répertoire. Dans l’histoire de la symphonie, on la considère comme une porte d’entrée vers la grande période symphonique fin-de-siècle, le point de départ du cycle monumental des neuf symphonies de Mahler, un modèle d’expansion expressive qui altère profondément la tradition classique. Elle est un jalon historique parce qu’elle transforme le concept même de symphonie, la rendant plus narrative, plus psychologique, plus colorée — une œuvre-monde. Elle marque le début d’une nouvelle ère où la symphonie cesse d’être surtout forme et devient surtout vision.
Gustav Mahler - Symphony No. 1 in D major "Titan"
00:27 I. Langsam. Schleppend. Wie ein Naturlaut. Im Anfang sehr gemächlich 16:04 II. Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell - Trio. Recht gemächlich 24:59 III. Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen 35:15 IV. Stürmisch bewegt
Vienna Philharmonic Orchestra
Conductor, Leonard Bernstein
Recording: Vienna, Konzerthaus, October 1974
Gustav Mahler (1860-1911): Sinfonía nº 1, en re mayor
(0:06) I. Langsam, schleppend (16:55) II. Scherzo. Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell (25:32) III. Trauermarsch: Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen (37:00) IV. Stürmisch bewegt
Orquesta Sinfónica de Galicia
Lorin Maazel, director
Grabación realizada el 17 de mayo de 2012 en el Palacio de la Ópera de A Coruña - Festival Mozart Coruña 2012.
Symphony No. 1 in D Major, "Titan" - Gustav Mahler
00:00 Opening applause 00:25 I. Langsam. Schleppend. Wie ein Naturlaut 16:23 lI. Kräftig bewegt, doch nicht zu schnell 23:34 III. Feierlich und gemessen, ohne zu schleppen 33:55 IV. Stürmisch bewegt 53:51 Standing ovation
Berliner Philharmoniker
Conductor: Claudio Abbado
Recorded at the Berlin Philharmonie, 16 December 1989 (Live)
En savoir plus…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_1_de_Mahler
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