Le 29 septembre 1969, il y a 56 ans aujourd’hui, était créé à Leningrad la Symphonie n°14 de Dmitri Chostakovitch
La Symphonie n°14 en sol mineur, op. 135 de Dmitri Chostakovitch est une œuvre très singulière dans son catalogue et dans l’histoire de la symphonie. Contrairement aux grandes symphonies orchestrales du compositeur, la 14ᵉ est écrite pour orchestre de chambre, soprano, basse et cordes avec percussion. Elle se rapproche d’un cycle de mélodies symphonique plus que d’une symphonie traditionnelle. Elle est composée de 11 mouvements, chacun basé sur un poème. Chostakovitch choisit des poèmes de Garcia Lorca, Apollinaire, Küchelbecker et Rilke, tous liés à la mort, souvent violente ou tragique. La symphonie ne propose pas de rédemption ni de consolation, mais une méditation sombre et lucide sur la finitude. Elle rompt avec l’idée romantique ou héroïque de la mort : ici, elle est inexorable, absurde, parfois ironique.
Son écriture est sèche, dépouillée, dominée par les cordes et les percussions (sans cuivres ni bois). On y trouve une grande influence du dodécaphonisme et de l’atonalité : harmonie tendue, dissonante, presque sans relâche. Son atmosphère est proche de l’oratorio funèbre, avec un lyrisme retenu mais d’une intensité extrême. Elle fait référence à Moussorgski dans l’expression de la vérité crue, sans fioritures.
Certains y voient un testament artistique : Chostakovitch y confronte sa propre mortalité (il était malade et affaibli). Le refus de toute consolation religieuse ou idéologique a été perçu comme un geste de provocation vis-à-vis du régime soviétique, qui attendait de lui des œuvres exaltant la vie ou l’héroïsme collectif. Elle a été dédiée au musicien Benjamin Britten, proche de Chostakovitch, qui a beaucoup apprécié l’œuvre.
Cette Symphonie n°14 est moins une « symphonie » au sens classique qu’une méditation musicale sur la mort, avec une forme hybride entre cantate et cycle de lieder, au langage radical et dénudé.
Dmitrij Schostakowitsch: 14. Sinfonie op. 135 ∙ für Sopran, Bass und Kammerorchester
(Auftritt) 00:00 ∙ 1. De profundis (Bass) 00:44 ∙ 2. Malagueña (Sopran) 05:50 ∙ 3. Loreley (Sopran und Bass) 08:52 ∙ 4. Der Selbstmörder (Sopran) 17:50 ∙ 5. Auf Wacht (Sopran) 24:54 ∙ 6. Sehen Sie, Madame! (Sopran und Bass) 27:46 ∙ 7. Im Kerker der Santé (Bass) 29:39 ∙ 8. Antwort der Zaporoger Kosaken an den Sultan von Konstantinopel (Bass) 40:07 ∙ 9. O Delvig, Delvig! (Bass) 42:06 ∙ 10. Der Tod des Dichters (Sopran) 46:48 ∙ 11. Schlußstück (Sopran und Bass) 52:23
Frankfurt Radio Symphony
Miina-Liisa Värelä, Sopran
Mika Kares, Bass
Klaus Mäkelä, Dirigent ∙
Frankfurt, 1. Oktober 2020
Dmitri Shostakovich. Symphony no. 14 in G minor, op. 135
I. Adagio. De profundis" (Federico García Lorca) (0:00) II. Allegretto. "Malagueña" (Federico García Lorca) (4:22) III. Allegro molto. "Loreley" (Guillaume Apollinaire) (6:40) IV. Adagio. "Le Suicidé" (Guillaume Apollinaire) (14:16) V. Allegretto. "Les Attentives I" (On watch) (Guillaume Apollinaire) (20:45) VI. Adagio. "Les Attentives II" (Madam, look!) (Guillaume Apollinaire) (23:31) VII. Adagio. "À la Santé" (Guillaume Apollinaire) (25:18) VIII. Allegro. "Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople" (Guillaume Apollinaire) (33:55) IX. Andante. "O, Del'vig, Del'vig!" (Wilhelm Küchelbecker) (35:45) X. Largo. "Der Tod des Dichters" (Rainer Maria Rilke) (39:51) XI. Moderato. "Schlußstück" (Rainer Maria Rilke) (44:31)
Galina Vishnevskaya, soprano
Mark Reshetin, bass
Moscow Chamber Orchestra
Rudolf Barshai, conductor
Recorded live at the Moscow Conservatory, 6 October 1969.
En savoir plus…
https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_14_de_Chostakovitch
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