30 septembre 2025

première de l’opéra de wofgang amadeus mozart « la flûte enchantée », il y a 234 ans aujourd’hui

 



 

Le 30 septembre 1791, il y a 234 ans aujourd’hui, était créé à Vienne, l’opéra de Wofgang Amadeus Mozart, « Le Flûte enchantée ».

 

La Flûte enchantée (Die Zauberflöte) est un opéra très singulier dans la production de Mozart et dans l’histoire de l’opéra. C’est un Singspiel : alternance de chants et de dialogues parlés, ce qui le rapproche du théâtre populaire allemand, plutôt que de l’opéra italien ou français. Il combine des éléments comiques, féeriques, sérieux, initiatiques et philosophiques. Mozart et son librettiste Emanuel Schikaneder étaient francs-maçons. L’œuvre est imprégnée de symboles : la quête de la sagesse, les épreuves de purification par le feu et l’eau, la fraternité, le chiffre trois (trois dames, trois garçons, trois accords au début de l’ouverture…). Le temple de Sarastro incarne un idéal de raison, de lumière et de vertu, opposé aux ténèbres de la Reine de la Nuit.

 

Tamino et Pamina représentent la noblesse de l’amour et de la quête spirituelle. Papageno, oiseleur naïf et comique, incarne l’homme simple, attaché aux plaisirs terrestres. La Reine de la Nuit fascine par ses airs virtuoses, où l’expression dramatique rejoint la pyrotechnie vocale. Mozart mêle des styles très différents : airs populaires (Papageno), grandes arias lyriques (Pamina), morceaux solennels proches de l’oratorio (chœurs du temple), numéros virtuoses (Reine de la Nuit). L’ouverture elle-même est remarquable : solennité maçonnique au début, puis vivacité presque joyeuse.

 

Derrière le conte féerique se cache une parabole sur l’élévation humaine : du chaos et de l’obscurité vers la sagesse, la lumière et l’harmonie. L’œuvre a donc plusieurs niveaux de lecture : un divertissement populaire accessible à tous, et une réflexion philosophique initiatique. L’originalité de La Flûte enchantée réside dans son mélange unique de conte populaire, de comédie, d’opéra sérieux et de symbolisme maçonnique, servi par une musique d’une grande diversité et intensité expressive.

 



Wolfgang Amadeus Mozart, La Flûte Enchantée

 

Tamino - Nicolai Gedda

Papageno - Walter Berry

Königin der Nacht - Lucia Popp

Sprecher - Franz Crass

Pamina - Gundula Janowitz

Sarastro - Gottlob Frick

Monostatos - Gerhard Unger

Papagena - Ruth-Margret Pütz

1er Geharnischter - Karl Liebl

2er Geharnischter - Franz Crass

Erste Dame - Elisabeth Schwarzkopf

Zweite Dame - Christa Ludwig

Dritte Dame - Marga Höffgen

Erster Knabe - Agnes Giebel

Zweiter Knabe - Anna Reynolds

Dritter Knabe - Josephine Veasey

 

Philharmonia Chorus

Philharmonia Orchestra

Otto Klemperer, conductor

 

1964

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Flûte_enchantée

https://www.opera-online.com/articles/la-flute-enchantee-feerie-et-richesse-dun-conte-initiatique

29 septembre 2025

première de la symphonie n°14 de dmitri chostakovitch

 



 

Le 29 septembre 1969, il y a 56 ans aujourd’hui, était créé à Leningrad la Symphonie n°14 de Dmitri Chostakovitch

 

La Symphonie n°14 en sol mineur, op. 135 de Dmitri Chostakovitch est une œuvre très singulière dans son catalogue et dans l’histoire de la symphonie. Contrairement aux grandes symphonies orchestrales du compositeur, la 14 est écrite pour orchestre de chambre, soprano, basse et cordes avec percussion. Elle se rapproche d’un cycle de mélodies symphonique plus que d’une symphonie traditionnelle. Elle est composée de 11 mouvements, chacun basé sur un poème. Chostakovitch choisit des poèmes de Garcia Lorca, Apollinaire, Küchelbecker et Rilke, tous liés à la mort, souvent violente ou tragique. La symphonie ne propose pas de rédemption ni de consolation, mais une méditation sombre et lucide sur la finitude. Elle rompt avec l’idée romantique ou héroïque de la mort : ici, elle est inexorable, absurde, parfois ironique.

 

Son écriture est sèche, dépouillée, dominée par les cordes et les percussions (sans cuivres ni bois). On y trouve une grande influence du dodécaphonisme et de l’atonalité : harmonie tendue, dissonante, presque sans relâche. Son atmosphère est proche de l’oratorio funèbre, avec un lyrisme retenu mais d’une intensité extrême. Elle fait référence à Moussorgski dans l’expression de la vérité crue, sans fioritures.

 

Certains y voient un testament artistique : Chostakovitch y confronte sa propre mortalité (il était malade et affaibli). Le refus de toute consolation religieuse ou idéologique a été perçu comme un geste de provocation vis-à-vis du régime soviétique, qui attendait de lui des œuvres exaltant la vie ou l’héroïsme collectif. Elle a été dédiée au musicien Benjamin Britten, proche de Chostakovitch, qui a beaucoup apprécié l’œuvre.

 

Cette Symphonie n°14 est moins une « symphonie » au sens classique qu’une méditation musicale sur la mort, avec une forme hybride entre cantate et cycle de lieder, au langage radical et dénudé.

 



Dmitrij Schostakowitsch: 14. Sinfonie op. 135 ∙ für Sopran, Bass und Kammerorchester

(Auftritt) 00:00 ∙ 1. De profundis (Bass) 00:44 ∙ 2. Malagueña (Sopran) 05:50 ∙ 3. Loreley (Sopran und Bass) 08:52 ∙ 4. Der Selbstmörder (Sopran) 17:50 ∙ 5. Auf Wacht (Sopran) 24:54 ∙ 6. Sehen Sie, Madame! (Sopran und Bass) 27:46 ∙ 7. Im Kerker der Santé (Bass) 29:39 ∙ 8. Antwort der Zaporoger Kosaken an den Sultan von Konstantinopel (Bass) 40:07 ∙ 9. O Delvig, Delvig! (Bass) 42:06 ∙ 10. Der Tod des Dichters (Sopran) 46:48 ∙ 11. Schlußstück (Sopran und Bass) 52:23

 

Frankfurt Radio Symphony

Miina-Liisa Värelä, Sopran

Mika Kares, Bass

Klaus Mäkelä, Dirigent ∙

 

Frankfurt, 1. Oktober 2020

 



Dmitri Shostakovich. Symphony no. 14 in G minor, op. 135

I. Adagio. De profundis" (Federico García Lorca) (0:00) II. Allegretto. "Malagueña" (Federico García Lorca) (4:22) III. Allegro molto. "Loreley" (Guillaume Apollinaire) (6:40) IV. Adagio. "Le Suicidé" (Guillaume Apollinaire) (14:16) V. Allegretto. "Les Attentives I" (On watch) (Guillaume Apollinaire) (20:45) VI. Adagio. "Les Attentives II" (Madam, look!) (Guillaume Apollinaire) (23:31) VII. Adagio. "À la Santé" (Guillaume Apollinaire) (25:18) VIII. Allegro. "Réponse des Cosaques Zaporogues au Sultan de Constantinople" (Guillaume Apollinaire) (33:55) IX. Andante. "O, Del'vig, Del'vig!" (Wilhelm Küchelbecker) (35:45) X. Largo. "Der Tod des Dichters" (Rainer Maria Rilke) (39:51) XI. Moderato. "Schlußstück" (Rainer Maria Rilke) (44:31)

 

Galina Vishnevskaya, soprano

Mark Reshetin, bass

Moscow Chamber Orchestra

Rudolf Barshai, conductor

 

Recorded live at the Moscow Conservatory, 6 October 1969.

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_14_de_Chostakovitch

https://www.diapasonmag.fr/a-la-une/un-autre-29-septembre-1969-la-creation-de-la-symphonie-n-14-de-chostakovitch-13275.html

28 septembre 2025

première de l’ « histoire du soldat », minodrame d’igor stravinski, il y a 107 ans aujourd’hui

 



 

Le 28 septembre 1918, il y a 107 ans aujourd’hui, était créé à Lausanne (Suisse), le minodrame d’Igor Stravinski, « Histoire du soldat »

 

L’Histoire du soldat d’Igor Stravinski est une œuvre très originale à plusieurs niveaux, qui la rendent unique dans l’histoire de la musique et du théâtre. Ce n’est ni un opéra, ni une pièce de théâtre, ni un simple concert. Stravinski et le poète Charles-Ferdinand Ramuz ont inventé une formule mêlant musique, théâtre parlé, danse et mime. On parle d’« œuvre de théâtre musical » ou de « théâtre de chambre ».

 

En pleine Première Guerre mondiale, Stravinski ne dispose pas d’un grand orchestre. Il choisit donc un ensemble réduit de 7 instruments (violon, contrebasse, clarinette, basson, cornet, trombone et percussions). Cette combinaison inhabituelle crée des couleurs très variées et une écriture ciselée, qui influencera plus tard la musique de chambre du XX siècle. Stravinski y intègre des influences populaires et modernes : tangos, valses, ragtimes, marches, chorals. Cette hybridation donne une musique vive, rythmée, proche du collage, très nouvelle pour l’époque.

 

L’histoire (un soldat qui échange son violon contre un livre magique donné par le diable, et en subit les conséquences) puise dans la tradition des contes, mais la mise en scène en fait une allégorie moderne sur la guerre, le destin et la perte de l’âme. L’œuvre était conçue pour être jouée dans des villages suisses, avec des moyens légers, transportable comme une troupe foraine. Cette idée était très neuve : une œuvre d’art « de poche », adaptée à un public varié et aux conditions difficiles de l’après-guerre.

 



Igor Stravinski, Histoire du soldat

00:17 - I. The soldier's march 02:56 - II. The soldier's violin 28:01 - III. Royal march 34:07 - IV. The little concert 37:05 - V. Tango 39:22 - VI. Waltz 41:13 - VII. Ragtime 43:15 - VIII. The devil's dance 46:04 - IX. Choral 51:27 - X. The devil's triumphant march

 

Shlomo Mintz (Violin, Direction)

Vincent Pasquier (Double Bass)

Pascal Moragués (Clarinet)

Sergio Azzolini (Bassoon)

Marc Bauer (Cornet)

Daniel Breszynsky (Trombone)

Michel Cerutti (Percussion)

 

Carole Bouquet (le lecteur)

Gérard Depardieu (le diable)

Guillaume Depardieu (le soldat)

 



Igor Stravinsky, Histoire Du Soldat

1. The Soldier's March 2. Airs By A Stream 3. Pastorale 4. The Royal March 5. The Little Concert 6. Three Dances (Tango, Waltz, Ragtime) 7. The Devil's Dance 8. The Great Chorale 9. Triumphal March of the Devil

 

Members of the Columbia Symphony Orchestra

Igor Stravinsky, conductor

 

1972

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_du_soldat

https://www.resmusica.com/2018/09/28/lhistoire-du-soldat-de-stravinsky-les-lignes-de-forces/

27 septembre 2025

la soprano britanique, josephine barstow, a 85 ans aujourd’hui

 



 

Le 27 septembre 1940, il y a 85 ans aujourd’hui, naissait à Sherffield, la soprano britannique Josephine Barstow.

 

Josephine Barstow a marqué surtout les scènes lyriques entre les années 1970 et 1990, par son chant et son jeu dramatique. Sa voix n’avait pas un timbre très “beau” au sens traditionnel, mais était un instrument clair, flexible et expressif, capable de véhiculer une grande intensité émotionnelle. Elle était admirée pour sa présence scénique et son engagement théâtral, donnant vie à ses personnages avec un sens du détail et une intensité rare à l’opéra. Elle a chanté un large répertoire, allant de Verdi (Desdemona, Lady Macbeth) et Puccini à Strauss (Salome, Ariadne, la Maréchale), Janáček (Jenůfa, Káťa Kabanová) et surtout Britten. Elle s’est investie dans des mises en scène novatrices, notamment à l’English National Opera avec Peter Hall, David Pountney ou Nicholas Hytner, parfois controversées mais marquantes. Elle excellait particulièrement dans les rôles complexes et psychologiquement chargés, où sa diction claire et son sens du texte faisaient merveille. On disait souvent d’elle qu’elle était « une tragédienne née », capable de transformer un rôle en véritable expérience théâtrale.

 



Giuseppe Verdi, Macbeth, Vien t’Affreta

 

Josephine Barstow, Lady Macbeth

 



Giacomo Puccini TURANDOT "Finale originale dell'opera composto da Franco Alfano"

 

Soprano JOSEPHINE BARSTOW, Turandot

Tenore LANDO BARTOLINI, Calaf

Direttore JOHN MAUCERI

 

1989.

 



Giuseppe Verdi, Aida

 

Josephine Barstow, Aida

 

Live 1979

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Josephine_Barstow

26 septembre 2025

le chef d’orchestre français, charles munch, aurait 134 ans aujourd’hui

 



 

Le 26 septembre 1891, il y a 134 ans aujourd’hui, naissait à Strasbourg le chef d’orchestre français, Charles Munch.

 

Charles Munch était un chef d’orchestre français dont la personnalité artistique a marqué profondément la vie musicale du XX siècle, notamment par son passage à la tête de l’Orchestre de Paris et du Boston Symphony Orchestra. Sa direction se distinguait par une intensité immédiate, une énergie presque féline. Il cherchait à capturer l’instant musical plutôt qu’à construire une interprétation figée. Il avait un instinct très sûr pour les contrastes, les climats orchestraux et les effets de masse. Son style était dramatique sans lourdeur, souvent très clair et lumineux. Il excellait dans le répertoire français (Debussy, Ravel, Berlioz, Saint-Saëns), qu’il dirigeait avec élégance, transparence et souplesse rythmique. Sa lecture mettait en valeur la clarté des textures et la richesse des timbres.

 

Musiciens et auditeurs évoquaient son charisme, son enthousiasme communicatif, une façon de faire chanter l’orchestre qui donnait un sentiment de liberté. Il privilégiait des tempi vivants, parfois audacieux, et une grande flexibilité du phrasé, ce qui donnait un caractère improvisé à ses concerts. Il préférait l’intensité vivante d’un concert, avec ses possibles accidents, à une perfection stérile. Cela donnait à ses interprétations une fraîcheur qui marquait le public. Il était admiré pour sa capacité à insuffler vitalité, couleur et spontanéité à l’orchestre, incarnant une forme de lyrisme français mêlé à un tempérament passionné.

 



Ravel: Daphnis et Chloé Suite No.2

 

Boston Symphony Orchestra, conducted by Charles Munch

 

Live in Japan May 4, 1960 NHK Hall (Uchisaiwai-cho, Tokyo)

 



Ludwig van Beethoven Sinfonie Nr 3 in Es-Dur op. 55 „Eroica“

1. Allegro con brio 00:00 2. Marcia funebre: Adagio assai in C minor 15:00 3. Scherzo: Allegro vivace, at 30:20 4. Finale: Allegro molto, at 34:18

 

Charles Munch conducts Boston Symphony Orchestra

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Munch

https://francearchives.gouv.fr/fr/pages_histoire/82611705