30 octobre 2025

première de la symphonie n°11 « l’année 1905 » de dmitri chostakovitch, il y a 68 ans aujourd’hui

 



 

Le 30 octobre 1857, il y a 68 ans aujourd’hui, était créée à Moscou, la Symphonie n°11, dite « L’année 1905 », de Dmitri Chostakovitch.

 

La Symphonie n°11 en sol mineur, op. 103, “L’Année 1905” de Dmitri Chostakovitch, composée en 1957, est une œuvre à la fois musicale et historique très singulière dans son catalogue. Le sous-titre « L’Année 1905 » fait référence à la révolution russe de 1905, et plus précisément à la répression sanglante de la manifestation du 9 janvier 1905 à Saint-Pétersbourg, connue sous le nom de Dimanche rouge. Chostakovitch y évoque la souffrance du peuple, la violence du pouvoir tsariste, mais aussi l’espoir révolutionnaire. La symphonie se présente presque comme une bande sonore : Chostakovitch déploie une musique très visuelle, quasi narrative, décrivant les événements comme une fresque sonorLes mouvements enchaînent tableaux évocateurs : La place du Palais (Adagio) — atmosphère glaciale, oppressante, attente. Le 9 janvier (Allegro) — explosion de violence, coups de feu, panique. Mémoire éternelle (Adagio) — lamentation funèbre. L’Alerte (Allegro non troppo) — résurgence de la révolte et du courage populaire. Particularité marquante : Chostakovitch cite et transforme de nombreux chants révolutionnaires et populaires russes, dont : « Écoutez ! » (Слушайте!) ; « Vous êtes tombés, victimes » (Вы жертвою пали) ; « La Varsovienne » (Варшавянка) ; « La Marseillaise des travailleurs » Ces citations donnent à la symphonie un caractère collectif et politique, proche du chant de protestation.

 

Contrairement à certaines œuvres plus expérimentales, la 11 reste largement tonale, ce qui la rend accessible au grand public et conforme au réalisme socialiste exigé à l’époque. Cependant, la violence des dissonances, l’intensité orchestrale et le jeu des textures (notamment les cordes en trémolos glacés du début) témoignent d’une maîtrise dramatique exceptionnelle.

 

Officiellement, l’œuvre célèbre la révolution de 1905 — donc conforme à la ligne soviétique. Mais de nombreux auditeurs et musicologues y ont vu une allusion voilée à la répression de 1956 en Hongrie, que Chostakovitch n’aurait pu évoquer ouvertement. Ainsi, la symphonie peut se lire comme une double dénonciation de la tyrannie, tsariste et soviétique.

 

Bois par trois, 8 cors, 4 trompettes, 4 trombones, tuba, 2 harpes, célesta, percussions massives (dont cloches et tambours militaires), l’orchestre devient un instrument dramatique total, allant du murmure glacé au tumulte apocalyptique.

 



Dmitri Shostakovich Symphony No 11 in G minor, Op 103

1 Adagio (The Palace Square) 2 Allegro (The 9th of January) 3 Adagio (Eternal Memory) 4 Allegro non troppo (Tocsin)

 

BBC National Orchestra of Wales

Thomas Søndergård, conductor

 

Live recording. London, Proms 2013

 

En savoir plus…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Symphonie_no_11_de_Chostakovitch

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