Le 20 octobre 1842, il y a 183 ans aujourd’hui, était créé à Desde, « Rienzi », opéra de Richard Wagner
L’opéra Rienzi, der Letzte der Tribunen (1842) de Richard Wagner présente une originalité marquante dans son parcours artistique, car il se situe à la charnière entre le grand opéra romantique français (notamment celui de Meyerbeer) et le style dramatique et mythique qui caractérisera plus tard ses grands chefs-d’œuvre (Tannhäuser, Tristan und Isolde, L’Anneau du Nibelung, etc.).
Richard Wagner adopte la structure spectaculaire du grand opéra à la française (cinq actes, chœurs massifs, ballets, intrigues politiques et amoureuses), mais y insuffle une tension dramatique continue et une vision plus unifiée de l’œuvre, annonçant sa future idée de « drame musical ». Le sujet — la montée et la chute du tribun romain Cola di Rienzi — met en avant un héros visionnaire et idéaliste, symbole de la lutte pour la liberté et la justice. Cette figure préfigure les héros wagnériens ultérieurs, mus par un idéal souvent impossible. L’orchestre ne se contente pas d’accompagner le chant : il porte le drame et amplifie les émotions, ce qui est encore rare à l’époque. Cela annonce la puissance expressive des opéras à venir. Rienzi peut se lire comme une allégorie politique contemporaine (l’opéra fut composé dans une Europe agitée par les idées révolutionnaires). Wagner y explore déjà les thèmes du pouvoir, du peuple et de la corruption. Bien que Rienzi soit encore très influencé par la tradition du XIXᵉ siècle, il montre déjà la volonté de rupture de Wagner avec les conventions opératiques, en cherchant une unité dramatique et musicale totale. L’originalité de Rienzi tient à ce qu’il constitue le pont entre l’opéra traditionnel et le drame musical wagnérien, alliant la grandeur spectaculaire du grand opéra à une vision dramatique et idéologique nouvelle.
Richard Wagner, Rienzi
Rienzy - Andreas Schager
Irene - Anja Kampe
Stefano Colonna - Stephen Milling
Adriano - Claudia Mahnke
Paolo Orsini - James Rutherford
Kardinal Orvieto - Friedermann
Röhlig Baroncelli - Jason Bridges
Cerco del Vecchio - Carsten Wittmoser
Friedensbote - Marta Mathéu
Gesandte aus Mailand - Sebastián Covarrubias
Gesandte aus Neapel - José Alberto
García Gesandte aus Böhmen - Carlos Carzoglio
Gesandte aus Bayern - Luis Fernando Tangarife
Orquesta y Coro Titulares del Teatro Real
Andrés Máspero, chorus master
Alejo Pérez, conductor
Live Broadcast from Teatro Real, Madrid May 24, 2012
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