Le 18 octobre 1887, il y a 138 ans aujourd’hui, était créé à Cologne, le Double Concerto pour Violon et Violoncelle de Johannes Brahms.
Le Double Concerto pour violon, violoncelle et orchestre en la mineur, op. 102 de Johannes Brahms (1887) est une œuvre fascinante et singulière, à la fois par sa forme, son langage musical et sa portée expressive. Il met en valeur deux solistes — le violon et le violoncelle — de manière égalitaire et complémentaire. Les parties solistes sont hautement virtuoses, mais jamais gratuites : la virtuosité sert toujours la tension dramatique et le dialogue expressif entre les instruments. Le violon apporte la lumière, la souplesse et la brillance, tandis que le violoncelle incarne la chaleur, la gravité et la tendresse. Brahms, grand héritier de Bach et de la tradition classique, fait preuve ici d’une science contrapuntique impressionnante : les deux solistes dialoguent dans une polyphonie dense et raffinée, où les thèmes se répondent, s’imitent et se transforment. Cette écriture complexe confère à l’œuvre une cohésion structurelle remarquable, typique du style tardif de Brahms.
Le Double Concerto fut écrit pour réconcilier Brahms avec le violoniste Joseph Joachim, son ami de longue date après une brouille. La musique reflète cette émotion personnelle : une noblesse contenue, une mélancolie profonde, et une tendresse pudique traversent l’œuvre. Le premier mouvement exprime un drame intérieur, le second une lyricité apaisée, et le final une joie sobrement retrouvée. Malgré la présence de deux solistes, Brahms évite le piège du concerto « compétitif » : L’orchestre ne cherche pas à dominer mais s’intègre au dialogue, offrant un écrin chaleureux et soutenant. L’équilibre entre les timbres (cordes, vents, bois) est d’une transparence rare, surtout pour la période romantique tardive. Ce concerto, dernière œuvre orchestrale de Brahms, résume toute sa maturité musicale : structure solide et classique, mais langage harmonique riche et expressif ; émotion contenue, refus du pathos excessif, mais intensité intérieure puissante ; une synthèse entre rigueur et humanité, entre raison et passion. Souvent considéré comme l’un des concertos les plus profonds et introspectifs du XIXᵉ siècle, le Double Concerto de Brahms se distingue moins par l’éclat spectaculaire que par la noblesse du sentiment et la perfection de la construction.
Johannes Brahms Double Concerto OP.102
David Oistrakh (violin)
Mstislav Rostropovich (cello).
Direction: : Kyril Kondrashin
Johannes Brahms double concerto op. 102 - a minor
Vilde Frang - violin
Nicolas Altstaedt - cello
CHAARTS (Chamber Aartists)
Gregory Ahss - concertmaster
recorded September 25 - 2016 Muri Festsaal – Switzerland
Johannes Brahms Double Concerto OP.102
I. Allegro (0:00) II. Andante (17:59) III. Vivace non troppo (25:29)
Cello: Antonio Meneses
Violin: Annie-Sophie Mutter
Berliner Philarmoniker
Conductor: Herbert von Karajan
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